"... C'est que je les observe, ces petits habitants qui partagent la cour avec nous, rouge-gorges à l'air important, mésanges nonnettes trop gourmandes, si rondouillettes à force de graines qu'il semble toujours qu'elles vont avoir du mal à s'envoler ; et tous les autres, cachés dans les feuillages, dont les chants d'amour et les cris de dispute nous égaient tous les jours. Je m'assois et je les regarde aller et venir, vivre leur vie d'oiseaux, vie de joie et de dangers, vie éphémère et menacée, toute dans l'instant présent. Et vient une petite voix qui me dit : "Et qu'est-ce que tu fais assise là ? Est ce qu'il n'y a pas sur le bureau toute une pile de dossiers et de courrier en retard qui attendent ? Est-ce qu'il n'y a pas du travail à terminer, des livres à lire, des plantations à biner, enfin quelque chose de sérieux à faire ?" Ce n'est pas sérieux de regarder les oiseaux ? Ce n'est pas sé