Mes chaussures et mon chapeau
Il est des périodes où on se sent comme une plante en pot oubliée, toute recroquevillée, desséchée. Le cœur est sec et pourtant plein d'auto-apitoiement. Les Autres ne nous cachent pas qu'ils nous ont connue plus agréable. Un moment noyé dans la morosité lorsqu'on est fermé à soi-même et au Monde, enfouie sous un tas de contrariétés qui prennent tout l'espace. Faire un effort pour changer et décider d'aller voir ailleurs si j'y suis est un élan vers la résilience. Je coiffe mon vieux chapeau - compagnon de toutes mes errances depuis de nombreuses années - je mets mes pieds dans les chaussettes, puis dans mes nouvelles chaussures de marche. Ils y sont bien mes pieds : c'est déjà ça ! Ma tête me dit que ça va être dur de quitter le canapé, mon bouquin, mon inertie ... STOP ! je ne veux pas l'écouter davantage. Coiffée soudain de mon vieux chapeau, elle la met en sourdine même si elle rouspète encore et voudrait que je change d'avis. Je vais suivre